Oracles Sibyllins. Livre III.
419.

Il y aura ensuite un vieil homme,
un écrivain mensonger,
qui controuvera le nom de sa patrie
et dans les yeux duquel la lumière se sera éteinte.

421.

Mais il aura beaucoup d'esprit
& une parole rythmée
mariée à deux noms pour dire ses pensées.
Il se donnera lui-même pour natif de Chio
& racontera la guerre de Troie
non d'une manière véridique,
mais avec habileté,
car il s'emparera de mes mots & de mes rythmes,
ayant été le premier à dérouler de ses mains mes ouvrages.
 
 
 
 

*
 
 
 
 
 


Diogène Laërce, Vies.II.11.

Métrodore de Lampsaque
fut le premier à étudier Homère
sous l'angle de la philosophie de la nature:
Agamemnon est l'éther;
Achille est le soleil;
Hélène la terre;
Alexandre l'air,
Hector la lune.
 
 

*
 
 
 
 
 
 


Diogène Laërce,
Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres.
Livre VIII.

Hiéronyme ajoute que Pythagore
descendit aux enfers,
qu'il y vit l'âme d'Hésiode
attachée à une colonne de bronze & hurlant,
& celle d'Homère suspendue à un arbre
& entourée de serpents,
& apprit que tous ces supplices venaient de tous les contes
qu'ils avaient faits sur les dieux.
 

*
 
 
 
 
 
 


Héraclite. B.56.

Trompés sont les hommes quant à leur connaissance des visibles,
tout comme Homère:
des enfants qui tuaient des poux le trompèrent en disant:
"Ce que nous avons vu & pris,
nous le laissons,
ce que nous avons ni vu ni pris,
nous l'emportons".
 
 

*
 
 
 
 
 
 
 



Diogène Laërce, Vies. IX. 18

Xénophane est loué par Timon,
qui dit en effet:
Xénophane,
un esprit modeste
& le censeur des mensonges
forgés par la gent homérique.
 
 

*
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Jean Philipon, Commentaires sur la Physique d'Aristote. 125. 27.

Porphyre déclare
que Xénophane considérait que les principes
sont le sec et l'humide,
je veux dire la terre et l'eau,
& il se référait à un passage qui le montre:
"Terre & eau,
c'est cela que sont toutes les choses
qui naissent & qui croissent".
Homère semble avoir partagé cette conception
quand il dit:
Iliade. VII. 99.
Que ne devenez-vous, vous tous,
& eau & terre!
 

*
 
 
 
 
 


Le petit Hippias. 363.b.

Socrate:
j'entendais en effet ton père Apèmentos
dire que,
dans Homère,
l'Iliade était un plus beau poème que l'Odyssée,
aussi supérieur en beauté
que l'est en mérite Achille par rapport à Ulysse.
 
 
 

*
 
 
 
 
 
 
 
 



Ion. 533.d.

Socrate:
Je le vois, Ion;
& je m'en vais même te révéler ce qu'à mon sens,
il y a là-dessous!
En fait, il y a que cette faculté, chez toi,
de bien parler d'Homère
n'est point un art, mais une puissance divine qui te met en branle,
comme dans le cas de la pierre qui a été appelée  magnétique par Euripide
& qu'on appelle le plus souvent pierre d'Héraclée.

Ion. 542.b.

Socrate:
Eh bien! Ion, cette beauté supérieure, nous te la conférons:
de devoir à un dieu, & non pas à un art,
tes louanges sur le compte d'Homère!
 
 

*
 
 
 
 
 



Cratyle. 391.d.

Hermogène:
& que dit Homère sur les noms,
Socrate? où cela?
Socrate:
En nombre d'endroits
dont les plus importants et les plus beaux
sont ceux où il distingue les noms que,
pour désigner les mêmes choses,
emploient les hommes ou les dieux.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*
 
 
 
 
 
 



République. X. 595 .b.

& pourtant, il y a,
depuis mon enfance
je ne sais quelle amitié respectueuse
dont je suis possédé à l'égard d'Homère,
qui me détourne de parler!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

*
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Xénophon, Le Banquet. III.
5.

Nicératos:
"Parmi les soins que mon père prit pour faire de moi un honnête homme,
il me fit apprendre tous les vers d'Homère
et aujourd'hui encore je pourrais réciter de mémoire
toute l'Iliade et l'Odyssée".

6.

Antisthène:
"Ignores-tu que tous les rhapsodes aussi savent ces vers par coeur?
... et connais-tu plus sotte engeance que les rhapsodes?" ...
 
 

*
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Strabon, Géographie. VIII. 3.3.

J'appuie mes affirmations
sur la comparaison entre la situation actuelle
& celle que décrit Homère.
La réputation du poète,
la place qu'il occupe dans notre vie depuis notre enfance
nous imposent cette confrontation du présent & du passé.
Traite-t-on un sujet,
on se croit à chaque fois dans la bonne voie,
lorsqu'on ne contredit en rien la tradition
qu'Homère a sur ce point solidement accréditée.
Ainsi nous devons à chaque fois décrire la réalité présente &,
pour l'éclairer,
mettre en parallèle le témoignage du poète.
 
 

*
 
 
 
 



Strabon, Géographie. VIII. 3.30.

À Phidias
on demandait d'après quel modèle il ferait le portrait du dieu;
l'artiste répondit:
"D'après celui qu'Homère en a laissé dans les vers suivants:
 Il dit &, de ses sourcils sombres aux reflets bleus
 le fils de Cronos fit un signe;
 sur sa tête immortelle,
 flottèrent ses cheveux divins;
 l'immense Olympe en fut tout ébranlé".
Excellente évocation en effet,
qui par le détail des sourcils surtout,
incite notre imagination
à concevoir la forte impression d'une puissance hors de pair,
digne de Zeus.
... C'est une façon spirituelle de désigner Homère
comme le seul qui ait vu,
le seul qui ait su représenter l'image des dieux.

*
 



Lucrèce, De la Nature. I. 121.

Ennius dit en des vers immortels
qu'il existe dans l'Achéron des espaces
où ne se glissent ni nos âmes, ni nos corps,
mais des simulacres d'une pâleur étrange.
C'est de là, nous dit-il,
que lui est apparue l'ombre d'Homère
à la gloire toujours florissante,
qui, après avoir répandu des larmes amères,
se mit à lui révéler les lois de la nature.
 
 

*
 
 
 
 
 
 
 



Cicéron, De la République, livre I. 26.

Les grands personnages de l'État ont établi,
parce qu'ils l'ont jugée utile à la vie,
cette croyance qu'il existe au ciel un souverain qui,
suivant la parole d'Homère,
ébranle tout l'Olympe
en clignant de l'oeil.
 
 

*
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Cicéron, De la République, livre IV. 5.

Pour moi,
j'en userai avec lui
comme il fait avec Homère:
il le couvre de fleurs,
l'inonde de parfums
& ensuite le chasse de la ville qu'il imagine.
 

*
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Pline, Histoire Naturelle. VII. 21. §85

C'est peut-être l'acuité visuelle
qui fournit les cas les plus incroyables.
Cicéron nous apprend que
le poème d'Homère,
l'Iliade,
écrit sur une feuille de parchemin,
a pu être enfermé dans une noix.
 
 

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Elien, Histoire Variée, livre XIII. § 22.

Ptolémée Philopator
fit préparer un temple
pour Homère.
Il y installa une statue fort belle
qui le représentait assis
& disposa autour d'elle, en cercle,
les villes qui s'arrogent la naissance d'Homère.
 
 
 

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Lucien de Samosate,
Charon ou les contemplateurs. 4.

Il a suffi de deux vers
au brave Homère
pour nous rendre le ciel accessible,
tant il avait de facilité à entasser les montagnes.
 
 

*
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Lucien de Samosate,
Charon ou les contemplateurs. 7.

Je vais en une minute
te donner une vue très perçante,
en empruntant à Homère
une formule magique:
"J'ai ôté de tes yeux le brouillard qui les voilait,
afin que tu puisses distinguer les dieux & les hommes".
 
 

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Macrobe, Commentaire du songe de Scipion, Livre II. Chap. X.

 ... Selon les plus anciens physiciens,
le feu éthéré se nourrit de vapeurs;
ils nous assurent que si la nature a placé,
comme nous l'avons dit ci-dessus,
l'Océan au-dessous de la zone torride que traverse le Zodiaque,
c'est afin que le soleil, la lune, et les cinq corps errants
qui parcourent cette zone en tous sens,
puissent tirer leur aliment des particules qui s'élèvent du sein des eaux.
Voilà, disent-ils,
ce qu'Homère donne à entendre aux sages, quand ce génie créateur,
qui nous rend témoins de l'action des dieux sur toute la nature,
feint que Jupiter, invité à un banquet par les Éthiopiens,
se rend dans l'Océan avec les autres dieux,
c'est-à-dire avec les autres planètes;
ce qui ne veut dire autre chose,
sinon que les astres se nourrissent de molécules acqueuses.
 

*
 



Macrobe, Les Saturnales. Livre V. Chap II.

Des emprunts que Virgile a faits aux Grecs;
& que le plan de L'Énéide
est modelé sur ceux de l'Iliade & de l'Odyssée.

Livre V. Chap XIV.

Que Virgile s'est tellement complu dans l'imitation d'Homère,
qu'il a voulu imiter quelques-uns de ses défauts.
Avec quel soin il a imité les épithètes
ainsi que les autres ornements du discours,
... qui sont comme des étoiles brillantes
dont l'éclat divin répand la variété sur la majestueuse poésie d'Homère.
 
 

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Vie de Peiresc par Pierre Gassendi, Livre V.

Claude Gaspard Bachet de Mérziriac,
qui, après son édition de Diophante & d'autres ouvrages remarquables
s'efforçait de toute son âme
d'élaborer une traduction française des oeuvres de Plutarque
& d'accompagner ses corrections par des notes,
ayant indiqué qu'il n'avait jamais eu sous les yeux
la Vie d'Homère en grec par Plutarque,
c'était parvenu aux oreilles de Peiresc
qui fit aussitôt le nécessaire pour que cette Vie fut copiée sur un manuscrit grec,
qu'il se rappelait avoir vu à la Bibliothèque du roi;
or ayant appris, quand la chose était déjà presque réalisée,
que cette vie avait été éditée par Henri Estienne
& placée en tête d'un volume sur les Poètes Épiques,
il acheta le volume, l'envoya aussitôt,
et fit profiter Bachet, en même temps, de l'Eusèbe de Scaliger qu'il désirait,
de l'Iliade d'Homère naguère retrouvée d'Orient avec des notes de Porphyre,
ainsi que d'autres choses qu'il n'en attendait pas.
 
 

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Nietzsche, Aurore. V.426.

Combien les grecs voyaient la nature de façon différente,
si, comme il faut bien se l'avouer,
leur oeil était aveugle au bleu & au vert,
& s'ils voyaient au lieu de bleu un brun plus foncé et au lieu de vert un jaune
(s'ils désignaient donc par un même mot,
la couleur d'une chevelure sombre,
celle du bleuet & celle de la mer méridionale,
ou encore, toujours par un même mot,
la couleur des plantes les plus vertes & de la peau humaine,
du miel & des résines jaunes:
si bien que, de façon avérée,
leurs plus grands peintres n'ont rendu leur univers
qu'avec du noir, du blanc, du rouge et du jaune),
- combien la nature devait leur sembler différente & plus proche de l'homme,
puisque pour leur oeil les couleurs humaines prédominaient également dans la nature
& que celle-ci baignait pour ainsi dire dans l'éther coloré de l'humanité!
(le bleu & le vert déshumanisent plus que toute autre couleur).
Sur ce défaut s'est développée la faculté enjouée,
caractéristique des Grecs,
à considérer les phénomènes naturels comme des dieux & des demi-dieux,
c'est à dire comme des figures anthropomorphes.
 

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H.G. Wells, la machine à explorer le temps.
 

On pourrait apprendre le grec
des lèvres mêmes d'Homère et de Platon,
pensa le Très Jeune Homme.
Dans ce cas,
ils vous feraient coller certainement à votre premier examen.
Les savants allemands ont tellement perfectionné le grec!
 
 
 

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