Ignis    ild     feu    fuego    fogo    Feuer    fire

vuur    eld    ohen
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Pyramis  tétraèdre régulier Regelmässiges vierflach pyramid

Timée. 61. e.

En premier lieu, donc,
comment dirons-nous que le feu est chaud?
Voyons cela, &, pour cet examen, représentons-nous l'action séparative & incisive qu'il exerce sur notre corps.
Que ce soit, en effet, quelque chose d'aigu que cette impression,
nous en avons tous à peu près la sensation;
mais la finesse de ses arêtes, l'acuité de ses angles, la petitesse de ses particules, la rapidité de son déplacement,
toutes propriétés par quoi le feu, vif & de tranchant aigu, incise tout ce qu'il rencontre,
il en faut tenir compte,
& ne pas oublier la genèse de la figure propre du feu;
car c'est là précisément, à l'exclusion de toute autre nature, ce qui divise et taillade menu notre corps.
 
 
 
 


Aristote,  Du Ciel. 304. a. 9.

Certains donnent une figure au feu;
ils en font par exemple, une pyramide.
Les uns s'expriment avec simplicité
& disent que la plus pénétrante des figures est la pyramide,
& que le plus pénétrant des corps est le feu.
D'autres raisonnent plus finement & avancent l'argumentation suivante:
tous les corps se composent de l'élément aux parties les plus subtiles;
or les figures se composent de pyramides;
puisque le feu est le plus subtil des corps, que la pyramide est la première des figures
& celle dont les parties sont les plus petites,
& que la première figure appartient au premier corps,
on conclura que le feu est pyramide.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Aristote,  Du Ciel. 306. b. 32.

Ainsi, parce que le feu est doué d'une grande mobilité,
qu'il chauffe et qu'il brûle,
les uns l'ont fait sphère, et les autres pyramide.
Ces figures sont, en effet, les plus mobiles,
du fait que leurs surfaces de contact avec d'autres sont minimes
& qu'elles sont elles-mêmes très peu stables;
elles sont les plus capables de chauffer & de brûler,
du fait que l'une est toute entière un angle, que l'autre a les angles les plus aigus
& qu'une chose brûle et chauffe par ses angles, prétendent-ils.

Aristote,  Du Ciel. 307. a. 14.
Si le feu chauffe & brûle à cause de ses angles,
tous les éléments seront, quoique, sans doute, à des degrés divers, capables de chauffer,
car tous ont des angles.
C'est le cas, notamment, de l'octa. & du dodécaèdre.
... 307. a. 19.
On aboutira en même temps à la conséquence
que même les corps mathématiques devront brûler & chauffer;
en effet, ils ont, eux aussi, des angles,
& il y a en eux des sphères et des pyramides insécables,
surtout s'il existe réellement des grandeurs insécables, comme l'affirment ces gens-là. ...
307. b. 6.
En plus de cela, puisque le chaud et le froid ont des pouvoirs contraires,
on ne peut attribuer aucune figure au froid.
La figure qu'on lui attribuerait devrait, en effet, être contraire à celle du feu.
Or aucune figure n'est contraire à une autre.
C'est pour cela que tous se sont abstenus de donner une figure au froid.