Eschyle, Prométhée enchaîné

Un jour,
au creux d'une férule,
j'emporte mon butin,
la semence de feu par moi dérobée,
qui s'est révélée pour les hommes un maître de tous les arts.
 

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Enéide. VI.5.

Ils cherchent les semences de feu
cachées dans les veines des cailloux.

*
 


Lucrèce, De la Nature. V.1091.

C'est la foudre qui fit descendre sur la terre à l'usage des mortels
la première flamme;
c'est là l'origine de ce feu partout répandu.
C'est ainsi que nous voyons bien des corps s'embraser
sous la greffe de la flamme céleste,
dès lors qu'un coup de foudre leur a donné sa chaleur.
1096.
Il arrive aussi que les branches d'un arbre épais,
balancés par l'effort des vents,
s'échauffent en se couchant sur les branches d'un autre arbre;
la violence du frottement en fait jaillir les éléments ignés,
et parfois on voit briller l'éclat d'une flamme ardente,
parmi l'entrechoquement mutuel des branches et des troncs.

*


Diodore de Sicile, Bibliothèque historique. I. 13. 3.

Quelques prêtres disent qu'Héphaistos régna le premier:
inventeur du feu, il obtint pour cette bonne action la souveraineté.
En effet, un arbre avait été foudroyé dans les montagnes
& la forêt avoisinante s'était enflammée;
Héphaistos arriva & prit un plaisir supérieur à la chaleur.
Comme le feu de la forêt s'arrêtait continuellement,
il l'attisait & par ce moyen il entretenait le feu
& invitait tous les hommes à profiter de l'avantage qu'il procurait.
 

*
 


Marsile Ficin. Théologie Platonicienne. I.3.

Du choc de corps froids la vie fait naître le feu
& quand la réflexion des rayons sur le miroir ou le fer chaud
communiquent la chaleur à la laine
grâce à la qualité accidentelle du feu,
cette vie produit dans la laine la forme substantielle du feu
grâce aux semences vitales du feu.
 


Guy Lefèvre de la Boderie, Hymnes ecclésiastiques.
Chant royal 6.

Tout ce qu'on voit de Lampes en ce monde
de lamperons, chandelles, et flambeaux
sont allumés de feu grossier immonde
quoi que la nuit ils apparaissent beaux,
feu qui s'éteint, et qui goulu désire
se paître d'huile, ou de suif, ou de cire.
Mais le feu pur que le Cristal luisant
conçoit du Ciel de Phébus conduisant
sa Lampe claire en nul temps consumée,
est le seul feu qui arde, sur tous plaisant
la Lampe Vierge au Soleil allumée.
23. En un miroir cavé tout à la ronde
le Soleil rond dardant ses rais gémeaux
tout alentour dedans le Centre fonde,
et donne vie au feu maître des eaux
qui toujours dure, et qui jamais n'empire,
non plus que fait en son céleste Empire
le Roi du Ciel, qui va la nuit brisant.
45. Le Grec vanteur qui en mensonge abonde
feint Prométhée auteur de plusieurs maux
pour avoir pris du Soleil pur et monde
le feu qui luit au Roi des animaux

*
 


G.B. Della Porta, La Magie naturelle. Livre II. Chapitre 9.
La manière de préparer divers artifices de feu.

Vitruve, auteur célèbre entre les plus fameux,
raconte que divers arbres fortement agités par les vents,
frottant rageusement leurs rameaux les uns contre les autres,
jusqu'à en froisser leurs parties,
y ont attiré la chaleur & suscité le feu:
d'où il est sorti une grande flamme.
Les hommes encore sauvages, épouvantés à la vue de ces flammes,
se sont mis en fuite,
mais enfin devenant plus civilisés,
& considérant que les corps humains
pouvaient recevoir grande commodité de cela,
conservèrent le feu.
 
 
 
 
 


II. Maccabées. I. 19 - 22

Quand nos pères furent emmenés en Perse,
les pieux prêtres d'alors prirent du feu de l'autel
& le dissimulèrent secrètement au fond d'un puits à sec
& dans lequel ils le mirent si bien en sûreté
que l'endroit resta inconnu de tous.
De nombreuses années s'écoulèrent &, quand il plut à Dieu,
Néhémie, renvoyé par le roi de Perse,
mit à la recherche du feu les descendants des prêtres qui l'avaient caché.
Ceux-ci nous ayant déclaré qu'ils avaient trouvé non pas du feu, mais une eau épaisse,
il leur commanda d'en puiser & de l'apporter.
Quand on eut mis sur l'autel les éléments des sacrifices,
Néhémie commanda aux prêtres d'asperger avec l'eau les bois & ce qui était dessus.
Lorsque cela fut fait et que, un certain temps s'étant écoulé,
le soleil jusqu'alors caché par les nuages, se fut remis à briller,
de grandes flammes s'élevèrent, au point que tous furent émerveillés.
II. Maccabées. I. 31 - 32
Dès que furent consommées les offrandes des sacrifices,
Néhémie ordonna de répandre sur de grandes pierres l'eau qui restait.
Cela fait, une flamme s'éleva;
mais en face d'elle brillait la lumière de l'autel et elle fut absorbée.
II. Maccabées. I. 33 - 36
Quand le fait fut connu, il fut rapporté au roi de Perse:
oui, au lieu où les prêtres en exil avaient caché le feu, une eau était apparue,
avec laquelle les hommes de Néhémie avaient fait brûler les offrandes du sacrifice.
Le roi enquête sur le fait, enclôt le lieu et le consacre.
Le roi en retire de nombreux revenus,
dont il fait part à ceux à qui il accorde ses faveurs.
Les hommes de Néhémie nomment cette eau nephtar,
ce qui veut dire purification, mais plusieurs l'appellent nephtai.


 
 
 

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