Exposition Descartes, Paris 1937.



Portrait de Descartes que possède le Musée de Toulouse.
Buste de trois quarts à droite,
tête fine, imberbe au teint mat, aux yeux vifs;
les cheveux noirs cachent les oreilles et descendent sur les épaules.
Cravate blanche pourpoint gris perle à boutons d'or, ouvert à l'aisselle.
Fond de draperie feuille morte.
Jusqu'en 1864 on pouvait déchiffrer en tête du tableau, inscrit sur le fond : René Descartes.
Ce nom disparut à la suite d'un malencontreux nettoyage.
Le portrait porte par derrière ces mots : Peintre du Roy, à la suite d'un nom effacé.
Stendhal, Voyage dans le Midi de la France.
Mme de N. m'avait parlé du charmant portrait de Descartes qui est au musée de Toulouse;
j'en ai été extrêmement satisfait.
C'est bien là le jeune philosophe, nullement niais et crédule,
encore moins hypocrite pour avoir de l'avancement (ou pour entrer à l'Académie),
qui doute et que son doute plein d'anxiété rend maigre et hagard.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Le professeur Richier s'est servi de ce portrait et de celui de Franz Hals
pour étudier la question de l'authenticité du crâne de Descartes
conservé au Museum.
La superposition des trois schémas lui a paru concluante.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Frans Schooten, professeur de Mathématiques à l'université de Leyde,
voulut graver ce portrait pour le placer en tête de la traduction latine qu'il avait fait de la Géométrie, en 1649,
et  il correspondit à ce sujet avec Descartes qui lui répondit :
« Pour le portrait en taille douce, vous m'obligez plus que je ne le mérite d'avoir pris la peine de le graver,
et je le trouve fort bien fait, mais la barbe et les habits ne correspondent aucunement.
Les vers sont aussi fort bons et fort obligeants, mais je vous prierais  d'en ôter ces mots :
Perronii toparcha, natus die ultima martii 1596.
Les premiers, pour ce que j'ai aversion pour toutes sortes de titres,
et les derniers, pour ce que j'ai aussi aversion pour les faiseurs d'horoscopes,
à l'erreur desquels on semble contribuer, quand on publie le jour de naissance de quelqu'un. »
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



Cette gravure représente Descartes assis à une table,
une plume à la main droite;
il pose le pied sur un livre portant sur la tranche : Aristoteles.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 



On lit au bas du portrait les vers suivants:
« Définir la nature de l'âme et du corps
De la terre et du ciel découvrir les ressorts
D'un être souverain démontrer l'existence
Voilà quel fut l'emploi de René du Perron
Et luy seul eut plus de science
Que n'en eurent ensemble Aristote & Platon. »
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


Au revers, entre un soleil radieux et le globe terrestre,
des vers, en langue hollandaise, annocent que:
« Cette pièce contient le prodige de l'Univers, qui par la pénétration de son esprit,
sut approfondir et expliquer les mystères de la Nature.
On voit à présent que la Grèce n'a fait qu'extravaguer,
et que Rome s'est fatiguée à nous débiter avec emphase des rêveries creuses.