Apocalypse d'Abraham.
XVII. 4.
Je voulus me jeter
face
contre
terre,
mais le lieu élevé sur lequel nous nous
trouvions
était tantôt en
haut,
& tantôt descendait
vers le
bas.
Il n'y avait pas de
sol
où
tomber.
Plutarch, De facie quae in orbe
lunae apparet. 923.D.
While under the
moon
there stretches air insubstancial and incapable of supporting
a solid mass,
the
earth
as Pindar says, is encompassed by "steel-shod pillars";
and therefore Pharnaces is himself without any fear that
the earth may
fall
but is sorry for the Ethiopians or Taprobanians,
who are situated under the circuit of the moon,
lest such a great weight fall upon them.
Yet the moon is saved from falling by its very motion
and rapidity of its revolutions,
just as missiles placed in slings are kept from falling
by being whirled around in a circle.
Plutarque, De la face qui
apparait dans le rond
de la lune. Amyot. 615.H
Et au-dessous de la lune
court l'air léger & non assez ferme pour soutenir
une solide masse,
là où au-dessous de la terre, il y a des
colonnes & piliers de diamant qui la soutiennent,
comme dit Pindare.
C'est pourquoi Pharnaces est hors de crainte que la terre
ne
tombe,
mais il a pitié de ceux qui sont à plomb
au-dessous du cours de la lune,
comme les Éthiopiens & ceux de Taprobane,
de peur qu'un si pesant fardeau ne tombe sur eux,
& toutefois il y a le mouvement de la lune qui engarde
qu'elle ne tombe,
& la violence de sa révolution,
ni plus ni moins que les
pierres
& cailloux,
& tout ce que l'on met dedans une fronde,
sont empêchés de tomber, parce qu'on les
tourne violemment en rond.
Plutarch, De facie quae in orbe
lunae apparet. 937. F.
There is reason to wonder then not
that the velocity of the moon caused
a
lion to
fall
on the Peloponnesus,
but how it is that we are not forever seeing countless
men falling headlong and lives spurned away.
De la face qui apparait dans le rond de la lune. Amyot.623.
E.
Par quoi il ne faut pas s'émerveiller
si quelquefois de la roideur du mouvement de la Lune,
il est
tombé
un lion
au Péloponèse;
mais il faut plutôt s'ébahir de ce que nous
ne voyons pas tous les jours
dix mille chutes d'hommes,
& secousses d'animaux, tombant les
pieds
contremont de là-dessus
Plutarque, Vie de Lysandre.
XXII.
Il
tomba du
ciel
environ ce temps-là une fort grande & grosse
pierre
en la côte que l'on appelle la rivière de
la Chèvre,
laquelle
pierre se
montre encore aujourd'hui,
tenue en grande révérence par les habitants
du pays de la Chersonèse.
Et dit-on que le philosophe
Anaxagoras
avait prédit
que
l'un des corps attaché
à la voûte
du ciel en serait arraché,
& tomberait en terre par un glissement & un ébranlement
qui devait advenir;
car il disait que les astres n'étaient pas au
propre lieu où ils avaient été nés,
attendu que c'étaient corps pesants & de
nature
de pierre;
mais qu'ils reluisaient par l'objection et réflexion
du feu élémentaire,
& avaient été tirés là
sus à force,
là où ils étaient retenus par
l'impétuosité
& violence
du mouvement circulaire du ciel,
ainsi comme au commencement du monde ils y avaient été
arrêtés,
& empêchés de retomber ici-bas,
lorsque se fit la séparation des corps froids
& pesants
d'avec les autres substances de l'univers.
Hegel, Les orbites des planètes. dissertation de
1801.
Le grand public a bien accueilli la connaissance
de la force de
gravité:
on lui apprenait que les
corps
célestes circulent sur leur orbite
non pas envertu de la force commune du monde,
celle dont
Kepler
et d'autres philosophes
ont établi qu'elle est unique et constante,
mais en vertu de la force vulgaire,
à la manière dont les
pierres
tombent sur terre,
comme en fait foi l'histoire bien éculée
de la pomme
qui tomba devant
Newton;
le public a puisé là une ferme assurance
envers le
ciel,
oubliant qu'avec une pomme
ont commencé les malheurs de l'humanité,
& ceux de Troie ensuite,
mauvais présage pour les sciences philosophiques
à leur tour.