Lucrèce,
De la Nature. IV . 768.
Il n'est pas étonnant que les
simulacres
se meuvent & agitent en cadence
leurs
bras & les autres membres,
comme ils semblent le faire dans
le rêve.
En
effet, à peine une image a-t-elle disparu
qu'une
autre est déjà née dans une autre attitude,
&
l'on dirait que c'est la première qui a modifié son geste.
Cette succession, il faut bien se l'imaginer, est
très rapide :
telle est la mobilité, telle
est la multitude des images,
&
telle est aussi l'abondance des particules émises
en
un point du temps à peine perceptible,
qu'elles peuvent suffire à tout.