Kepler, Paralipomènes à
Vitellion.
Chapitre IV. De la mesure des réfractions.
3. Préliminaire à la vraie mesure des réfractions.
Ainsi jusqu'à présent nous avons suivi une méthode de recherche presque aveugle
et nous avons compté sur la chance.
Ouvrons l'oeil désormais, et attachons-nous à une méthode précise.
Je croyais d'abord que l'image de l'objet vu sous l'eau
était si proche de la dimension légitime des réfractions
qu'elle en était pratiquement la mesure,
étant basse lorsque l'objet était vu à la perpendiculaire
et progressivement de plus en plus haute
à mesure que l'oeil s'inclinait vers l'horizon de l'eau.
Mais il ne fallait pas rechercher cette dimension dans l'image
puisque l'image ne naît pas seulement de la nature de l'objet
mais en même temps d'une illusion de la vision :
La confrontation de ces raisons qui se combattaient me donna finalement l'idée d'étudier les causes de
l'image formée dans l'eau et de rechercher dans ses causes
la dimension des réfractions.
Et ce n'était pas un mince labeur: dans les débuts d'une question si complexe,
j'adoptais, pour remplacer les traditions fausses des opticiens,
d'autres conjectures fausses; je changeai trois quatre fois de route
et je reprenais le problème tout entier au début;
et chaque fois que cela arrivait, au lieu de procéder avec prudence,
j'embrassais avec une conviction téméraire ce que j'avais cherché avec tant de passion.
Ce noeud de la
Catoptrique,
plus inextricable assurément que le noeud gordien,
je l'ai finalement tranché grâce à la seule analogie.