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Pline, Histoire Naturelle. XVIII.§251


La nature avait déjà fait les Pléiades dans le ciel,
que leur groupement rend facile à reconnaître;
pourtant cela ne lui a pas suffi,
& elle en a fait d'autres,
des Pléiades terrestres,
s'écriant pour ainsi dire:


Pourquoi contempler le ciel, laboureur?
pourquoi chercher les constellations, paysan?
Déjà fatigué comme tu l'es,
les nuits t'accablent d'un sommeil trop court.


Voici que je sème pour toi,
au milieu de tes plantes,
des étoiles à ton usage;


je te les montre le soir quand tu dételles après le travail,
& pour qu'elles ne puissent pas t'échapper,
j'attire ton attention par une merveille.


Vois-tu comme l'éclat de feu de cet insecte
se voile lorsqu'il replie ses ailes,
& comme il porte avec lui sa lumière,
même la nuit?
Je t'ai donné des plantes qui t'indiquent les heures &,
pour que tu n'aies pas à détourner les yeux de la terre,
même pour regarder le soleil,
l'héliotrope & le lupin tournent en même temps que lui:
Pourquoi lever les yeux plus haut encore
& scruter le ciel lui-même?
Voici que tu as à tes pieds des Pléiades.