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Hercule Florence, L’Ami des arts livré à lui-même
page 42
Photographie ou Imprimerie à la lumière solaire. 1837
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J’avais inventé la Polygraphie, mais avant de l’avoir
amenée à l’état de perfection ou elle est aujourd’hui,
j’éprouvais
des difficultés pour l’impression parce que je n’avais qu’une
petite presse lithographique,
avec laquelle je n’agissais qu’en
pression générale, et non avec le râteau :
et cependant, le
procédé exigeait à cette époque, une pression considérable :
découragé par mille tentatives infructueuses pour ne pas
dépendre d’une presse, ni de rien qui fût coûteux, lourd ou
volumineux,
parce que ma propre position me faisait sentir la
nécessité de mettre l’imprimerie à la portée de tout le monde,
je m’étais contenté d’écrire un mémoire sur la Polygraphie
telle qu’elle était alors et je ne m’en occupais plus,
lorsqu’en
cherchant par le moyen de l’action de la lumière solaire sur le
nitrate d’argent, à fixer sur le papier dans la chambre obscure,
les dessins qui y sont représentés,
je conçus l’idée d’imprimer
aussi par ce moyen l’action de la lumière sur ce nitrate, et
après bien de peine, je parvins à découvrir cette nouvelle
manière d’imprimer,
qui comme on pourra en juger, diffère
de la première et de toutes celles que l’on connût comme on
pourra en juger, a de grands avantages.
J’ai donné à cet art le nom de Photographie, parce
que la lumière y joue le premier rôle.